Le chant des sardinières

Photo : Guy Bescond
Photo : Guy Bescond

 

Marie-Aline Lagadic et Klervi Rivière

Le chant des sardinières

Coup de coeur de l'Académie Charles Cros

Coup de coeur du jury de l'Académie Charles Cros

Au départ, les ouvrières chantaient à la demande des patrons et des contremaîtresses : ils se sont rendus compte qu’elles avaient moins tendance à s’endormir quand elles poussaient la chansonnette. Mais les patrons ont rapidement déchanté.

Après les années 20, le chant est devenu un outil de contestation : « il permet alors de créer une cohésion entre les femmes dans leur travail quotidien, comme dans la lutte pour leurs revendications sociales». Au plus fort de la crise sociale, s’élèveront inlassablement les couplets de l’Internationale ouvrière et les refrains anarchistes, sous les fenêtres des patrons alors impuissants à rompre cette musique subversive !

«On ne peut pas à proprement parler de chants de travail, qui guident la manoeuvre comme dans les chants de marins. On chante ce que l’on a toujours entendu à la maison », explique Marie-Aline Lagadic, qui a toujours entendu sa grand-mère et ses tantes, sardinières, fredonner au travail comme à la maison.

En mars 2004, le film « Penn Sardines » de Marc Rivière était vu par plus de quatre millions de spectateurs. Les actrices Charlotte Valendrey, Marie Pillet et Carole Richert (qui obtiendra un sept d’or pour la circonstance) ne pouvaient avoir meilleures professeurs que Marie-Aline et Klervi.

C’est sur le tournage de ce film que la chanteuse bigoudène Marie-Aline Lagadic eut l’idée de l’enregistrement d’un album. Après un collectage minutieux, c’est avec sa fille Klervi Rivière que le projet voit le jour. L’univers musical traditionnel breton y a la part belle, mais l’atmosphère jazzy des années 20 se reflète aussi dans les arrangements, car la composition elle-même des chansons témoigne de l’influence française croissante dans les conserveries de l’époque.

Frank Tenaille- le Monde de la Musique

 

Le chant des sardinières :

C'est un disque de blues d'ici, de gwerzioù, en breton et en français, les chansons qu'interprétaient les sardinières et plus généralement les ouvrières de Basse-Bretagne au début du siècle dernier. en hommage, en mémoire, deux femmes les reprennent ici avec une grande sensibilité, parfois accompagnées d'un piano ou d'un accordéon.

Michel Troadec - Ouest-France -

 

Coup de coeur du grand prix du Télégramme :

69 disques et un "ovni"sorte de machine à remonter le temps qui nous dévoile la vie de ces sardinières par un chant, aussi puissant que celui des sirènes, qui nous fait partager souffrances et espoirs en laissant surtout transparaître le courage et la solidarité. A la fois léger et original, toujours d'actualité, intense et profond.

Pascal Cabioc'h - Le Télégramme

 

Lien vers un article de L'Humanité

 

Tout le monde sur le pont !

Marie-Aline LAGADIC et Klervi RIVIERE.

 Chanson - jazz-musette - Musique du Monde

Distribution Coop Breiz

 

 

Marie-Aline Lagadic et Klervi Rivière

 

Tout le monde sur le Pont !

 

 

Après "Le chant des sardinières" salué par le coup de coeur du jury de l'Académie Charles Cros, nous avons décidé de travailler sur un projet joyeux, ludique et festif, de tenter d'évoquer la manière dont nos grands-parents ont traversé l'entre-deux guerre et la grande crise des années trente. C'est ainsi qu'est né "Tout le monde sur le Pont !"

 

Si "Tout le monde sur le Pont !" fait référence à Pont l'Abbé, l'intitulé revêt néanmoins une résonance bien plus large.

 

Ce titre est un argument commode. C'est un bouleversement social qui est évoqué : le passage de la tradition à la vie citadine, le ton jovial et rassembleur de la salle de bal, le dynamisme. "Tout le monde sur le Pont !", chantons, dansons, rions tous ensemble !

 

En réalité, nous avons voulu évoquer la vie ouvrière et urbaine de l'entre-deux guerres.

 

Les suites de la "Grande Guerre" (1914-1918) sonnent le glas de la société traditionnelle, c'est la fin du village et l'avènement de la vie citadine. La société se prolétarise. Les nouvelles sciences et techniques bouleversent l'organisation sociale. Les ouvrières et ouvriers se libèrent du poids de la communauté et de la morale religieuse. On s'adapte, on mêle les parlers locaux au français, les tenues vestimentaires se modernisent, le vélo permet de se déplacer plus vite et plus loin...

 

C'est l'engouement pour le bal, une véritable folie.

 

Et surtout, c'est la Fête ! La fête quotidienne. Les fêtes qui respectent le calendrier et celles qui sont improvisées. La fête, rutilante, étincelante, qui nargue la misère. "On s'amusait de rien" nous a raconté une dame âgée, "il y avait toujours un voisin musicien qui jouait dans la rue et nous improvisions des bals". Malgré la dureté de l'époque, nos grands-parents semblent avoir traversé cette période armés d'une bonne dose d'optimisme !

 

Certes, le titre de cet album nous a été inspiré par l'oeuvre du chansonnier local Joseph Nicolas "Tout le monde sur le pont, l'Abbé !". Toutefois, ce titre et cette oeuvre, qui nourrit partiellement le répertoire de notre disque, ne sont qu'un prétexte.

 

En effet, Pont-l'Abbé et le Pays bigouden n'ont  pas échappé à tous ces bouleversements. Les chansonniers locaux, comme partout ailleurs, ont décrit la vie du petit peuple tandis que le talent des derniers musiciens traditionnels s'adapte aux nouvelles modes. Sur le parquet du bal, la gavotte côtoie la valse et la polka.

 

Si nous avons pu accéder avec aisance à des documents que nous avons pu trouver chez nous, cela n'enlève pas la valeur de simple exemple à l'histoire que nous avons voulu raconter.

 

Marie-Aline Lagadic et Klervi Rivière

 

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